Le Monument aux Morts

Jusqu’en 1925 le monument était tourné face au Temple avec des fils de fer barbelés comme clôture !

1920 • Après l’armistice, on honore les Morts pour la Patrie

Le conseil municipal installe dans la salle du conseil un cadre « Aux morts pour la Patrie » et subventionne un Monument aux Morts départemental érigé à Nîmes. A noter que le 11 novembre 1920 n’a pas été fêté par la commune de Codognan, le conseil s’opposant « à la manœuvre gouvernementale ».

De son côté le conseil presbytéral de l’église réformée pose une grande plaque de marbre dans le temple.

Dans le village, un « comité du monument aux morts » s’organise pour trouver des fonds alimentés par des dons et activités diverses en vue d’ériger un monument à Codognan. Le Comité hésite à installer le monument sur la place du village, mais choisi finalement « la promenade du Temple » pour ériger cet édifice en pierre de calcaire.

1921 • Le monument est donc installé la face du buste du « poilu » tournée vers le temple ! On peut imaginer qu’il fut disposé ainsi pour être visible depuis la « Promenade ». Il tournait donc le dos à l’ancien passage de la Chicanette, avant la réalisation des travaux que l’on projetait pour rénover et agrandir cette rue.

1923 • Après les travaux, l’insalubre passage de la Chicanette devint une belle avenue, on l’agrémente de onze platanes plantés de chaque côté.

1924 • Le maire Alfred Laval «informe le conseil qu’il serait urgent de protéger le Monument aux Morts, soit par une grille, soit par tout autre moyen après avoir fait retourner le monument face à la nouvelle avenue ».

1925 voit ce monument faire un demi-tour, puis entouré d’une grille posée sur un socle en béton armé du « cimenteur » local M Louis Bedot. Seule la partie haute du monument fut retournée, on voit encore les traces des anciennes rosaces et de l’encastrement de la plaque 1914-1918 sur la base du monument qui est restée tournée vers le temple.

Depuis cette époque, des platanes ont remplacé les acacias pour encadrer l’édifice mais le monument lui n’a plus bougé.


« Quand le premier mort se retrouve le dernier ! »

Elie Gaussen, 23 ans, est le premier Codognanais à tomber en août 1914 à Dieuze, sous un déluge d’obus. Comme pour des centaines d’autres combattants, on ne retrouvera jamais son corps et, de ce fait, il est le dernier de son village à être officiellement déclaré Mort pour la France, le 29 juin 1923, soit 9 ans plus tard ! C’est pour le 100° anniversaire de l’armistice que son nom est gravé sur le monument.

Elie Gaussen, 23 ans